"...Le Dieu de Marcel Légaut..." | |
"...visage de Jésus..." | |
"Le Dieu de Marcel Légaut est devenu celui dont le visage de Jésus reflétait la lumière. Ainsi a-t-il pu entrer dans la conscience de la lumière qui habitait son être propre et dont il recevait aussi le reflet dans l'expérience spirituelle de Thérèse d'Avila, de Jean de la Croix et des anonymes, ses contemporains et ses compagnons. | |
"...parole de Dieu..." | |
"De l'évangile - comme chacun d'entre nous - il choisissait les passages qui correspondaient à son expérience. Ainsi son expérience s'approfondissait et sa lecture donnait au texte d'être plus vivant et plus juste. Alors le texte se faisait pour lui parole de dieu, car il l'avait entendu en correspondance et en approfondissement avec le devenir de sa propre vie." | |
"...humble perception..." | |
"Ce serait trop dire qu'il croyait ce que l'Eglise enseignait sur Jésus. Mais sans Jésus, il n'aurait su comment se dire croyant. De Jésus, il disait "Il est de Dieu", et se découvrant en lui, cette parole le révélait lui-même dans l'humble perception que lui-même était de Dieu. Cela lui suffisait, et il ne lui était plus nécessaire d'entrer dans les débats dont il n'utilisait guère les chapitres..." | |
"...Dieu a-t-il parlé au monde?..." | |
"...La question serait alors dans sa simplicité extrême: Dieu a-t-il parlé au monde ? Il est possible de répondre facilement à cette question en affirmant que la Bible est la parole de Dieu, adressée à l'homme pour son salut. Marcel Légaut ne se serait pas contenté de cette réponse, car pour lui il n'y avait de parole de Dieu qu'entendue dans la profondeur de chaque être, là où le secret de son existence est en cause. ... | |
"...Dieu n'a rien dit ..." | |
"...Suggérer qu'il n'y a pas une parole de Dieu adressée directement à l'homme, mais qu'il se passe, à travers le long chemin de l'humanité vers sa maturité, une émergence d'une parole que l'homme attribue à Dieu, non pas parce que Dieu a parlé, mais parce que Dieu n'a rien dit. Je sais que cette suggestion peut paraître étonnante. Mais si nous reconnaissons que le mystère de Dieu demeure insaisissable, autrement que dans la saisie de notre intériorité, ne serait-il pas possible de lire les Ecritures comme l'avertissement que Dieu n'a rien dit et que les hommes ont parlé en son nom ? Les Ecritures ne seraient pas alors le témoin de sa parole, mais de son silence." | |
"...histoire de l'humanité..." | |
"S'ouvre alors la voie, dans l'émergence de cette parole que les hommes depuis des siècles prononcent en Son nom et ne cessent aujourd'hui et ne cesseront demain de prononcer : cette voie où il nous sera possible de poursuivre la mise en oeuvre de la révélation, si bien que toute l'histoire de l'humanité serait de la conduire à son terme. | |
"...(que)Dieu devienne Dieu..." | |
"Sur ce chemin, Jésus ne nous suffit pas... L'avenir est alors ouvert pour que nous devenions nous-mêmes, et que d'autres après nous poursuivent en eux-mêmes l'accomplissement de l'humanité, vers plus qu'elle-même. Les chrétiens - aussi importante que soit leur tâche - ne peuvent à eux seuls suffire à cet accomplissement : que tout homme devienne un homme, et que dans cette matrice de l'humanité, Dieu devienne Dieu." | |
Bernard Feillet. Discours de clôture.
Extraits. (les titres ne sont pas de l'auteur, mais pris dans son texte) |
| retour colloque |
| retour à Bernard Feillet |
| retour accueil | index des
pages |