En tant que membre de la famille humaine, je suis "chez moi" sur toute la planète.

Telle pourrait être désormais la devise de tous les exclus. Elle exprime bien "le lien que nous devons établir entre les luttes intranationales contre l'exclusion et le mouvement international pour l'émergence d'une véritable citoyenneté planétaire". (Transversales Science/culture, n°44, mars-avril 1997, Editorial.).

Identité et universalité sont deux polarités essentielles, l'une et l'autre, au devenir de l'humanité. Il nous faut inventer une pédagogie qui féconde le développement de l'une par la mise en place de l'autre.

Pris séparément, et poussé à son extrême, chacun de ces deux mouvements, vers l'individuation d'un coté, vers la planétarisation de l'autre, ne peut être source que de mort. Le repli sur soi comme la perte dans l'océan indifférencié sont deux formes de mort. Seule l'interaction de l'un sur l'autre, le développement de l'un par celui de l'autre, peut assurer l'avenir de l'humanité.

C'est le défi auquel se voit confrontée aujourd'hui la métamorphose de l'amour du prochain, à l'échelle de la planète. C'est à ce chantier que nous sommes conviés.

....

Il nous faut donc impérativement réapprendre le jeu bipolaire de la vie. Apprendre à conjuguer:

l'un et le multiple,
la fission et la fusion,
l'émetteur et le récepteur,
le masculin et le féminin,
les hommes et les femmes,

la matière et l'énergie,
l'information et le support qui la véhicule,
le corps et l'esprit,
le cerveau et la conscience,

l'intériorité et l'extériorité,
l'Orient et l'Occident,
le temps et l'éternité,

l'analyse et la synthèse,
l'objectivité et la subjectivité,
la science et la conscience,

l'économique et le social,
l'individuation et l'universel,
le local et le global,
l'identité régionale et la citoyenneté planétaire.

Prenons le chemin philosophique d'une recherche et d'un amour de la sagesse.

Sachons reconnaitre que nous sommes ce corps susceptible de devenir le support d'une conscience éveillée.

Reconnaissons avec amour notre appartenance à la planète Terre et à l'humanité toute entière.

Inscrivons dans nos institutions la parité féconde entre femmes et hommes.

Acceptons de jouer le jeu du masculin et du féminin en nous-memes.

Redécouvrons les chemins du bonheur de vivre.

Mais n'acceptons jamais que la science et la technique se développent sans tenir compte du privilège des hommes d'être des sujets. N'acceptons jamais que l'abstraction supplante la réalité concrète; que les marchés financiers se substituent à l'économie réelle; que l'économie l'emporte sur toutes les autres relations qui nous lient au sein de l'humanité.

Mettons la Terre en partage.
Inventons l'art d'y vivre tous ensemble.
Nous serons prêts pour une Renaissance.

 

Bernard Besret, Manifeste pour une Renaissance, p.90, 153-154, Ed. Albin Michel, 1997.

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accès au Dao de jing (Tao 1, Traduit par Caude Larre s.j.)

 

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