"Bien chers amis,

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Connaissez-vous beaucoup de gens qui sont des citadins, des universitaires, des professeurs connus  et qui viennent au bout du monde, presque, chercher la solitude, se vouant aux travaux de la terre ? Car c'est ce qu'a fait Légaut.

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Un de mes confrères, ... , je l'ai fait rencontrer avec Marcel Légaut. Et il lui a posé cette question, ce confrère: mais qu'est-ce que vous faites, au juste ? "Monsieur l'abbé, dit-il après une minute de réflexion, un métier biblique et éternel, je suis berger". Il n'était pas question d'universitaire ! Berger, et il le fut de tout son coeur : un modèle de berger. Pour ma part, qui suis Diois, c'est le dernier berger que j'ai vu revêtu d'une limousine, manteau des bergers. Il fut aussi paysan; il disait qu'il n'avait pas réussi, c'est peut-être vrai sur le plan humain, sur le plan économique, mais... ce n'est pas tout à fait mon avis: il a réussi ! Il a été berger, il a appris le métier au point de... travailler de tout son coeur pour ses bêtes, les aimants. Un témoin, mes frères, mais aussi un homme qui avait su s'intégrer à son village, aux paysans. (..).

Et puis, mes frères, ce qui m'a frappé, surtout, c'est ce choix, c'est cette vocation, dans ce lieu isolé. Pourquoi? Parce que avant d'écrire les beaux livres qu'il nous a laissés, il a vécu ce qu'il devait écrire. Vous savez, il partait de la vie humaine de Jésus, il le suivait dans son évolution, et ainsi : lui a fait pareil. Il s'est, comment dirais-je , il a pris l'humanité toute entière à son début, à sa simplicité, berger comme Abraham. (...) ."

Père Froment, en la Cathédrale de Die le 09/11/1990

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