Prière et travail de la foi... | ...face à la science |
1900 | 1990 |
"A mon sens, la grande chose
maintenant c'est , de comprendre soi-même d'abord,
et de faire comprendre aux autres ce que Jésus a eu à vivre il y a vingt
siècles..."
"Désormais c'est en découvrant
personnellement le sens de sa vie
que l'homme peut faire l'approche du mystère de Dieu..."
Marcel Légaut.
"Seigneur, mais qui es-Tu ? qui
es-Tu ?
Eh bien, dit le Seigneur, Je suis..., Je suis toi."
Hussein Mansour Al-Hallaj.
"Dans la culture chrétienne ce
qui me fascine et m'attire,
c'est l'homme qui est toujours au centre."
Gao Xing jian.
Le souci de soi et l'individualisme contemporain:
Revue Christus 188
Editorial
"La prière est l'activité principale du croyant, lorsque celui-ci s'est élevé jusqu'à une connaissance assez stable de son impuissance radicale à atteindre et à réaliser l'essentiel en lui et dans les autres, et lorsque, grâce à sa foi, il n'en a pas été écrasé. Il est alors littéralement acculé à la prière. Chez le disciple, visité par la lucidité extrême et impitoyable que permet seule la foi, chargé par la connaissance de son impuissance, la prière est le cri de l'âme croyante devant l'impossible nécessaire : ce qui doit être et qui, humainement, ne peut strictement pas être. L'impossible nécessaire : ce sceau très pur de Dieu dans le connaissable humain de l'Être dont l'essence impossible, impensable, est aussi cependant nécessaire."
"Toute la notion de prière tourne autour de deux options fondamentales:
- ou nous faisons des prières animistes et là, on peut dire qu'on
"fait" des prières et, il faut d'une certaine manière les faire pour qu'elles
existent;
- ou, au contraire, nous sommes dans la perspective... que la prière est tout
à fait d'un autre ordre, parce qu'elle est beaucoup plus de l'ordre de ce qu'on est et
non de l'ordre du faire et du dire."
Marcel Légaut.
" L'homme est la porte de Dieu. Presque tout le monde est spontanément animiste. C'est à dire que nous mettons Dieu derrière les choses. Or, moi, je vous parle de mettre Dieu dans l'intime de l'homme. C'est là que se trouve la fondamentale difficulté. Lorsque nous prions, nous sommes animistes et toute notre culture scientifique va contre. Le résultat est que nous sommes assez vigoureusement et très rapidement en porte à faux. Nous demandons à Dieu qu'il anime, qu'il organise les choses pour que tout se passe bien pour nous. Nous faisons de Dieu un "deus ex machina". Il organise les choses et comme disaient jadis les ancêtres : quand il pleut, c'est Dieu qui fait pleuvoir, le tonnerre, c'est Dieu qui parle... Si la mentalité scientifique va dans l'extrême opposé en disant : "Puisqu'on ne peut expliquer tout ce qui se passe dans la nature par des raisons rationnelles : Dieu n'existe pas." Voilà la culture diamétralement opposée à l'animisme qui, à mon sens, est radicalement fausse aussi, puisqu'on nie l'homme en l'identifiant à un phénomène."
Marcel Légaut.
"Faire prendre conscience de soi à l'individu sans le rendre individualiste. Mettre en valeur sa singularité essentielle sans faire de lui un être excessif, incapable de toute communication réelle, semblable à un kyste dans une chair vivante. L'ouvrir à la liberté sans le faire tomber dans l'anarchie. Le faire entrer noblement dans sa solitude d'homme conscient, sans l'arracher à une société dont il doit devenir, mais autrement, un membre plus précieusement efficace parce qu'il est proprement lui-même et, à parler de façon stricte, irremplaçable. [...]"
Marcel Légaut.
" Le Dieu de la foi n'est pas que la cause première des philosophes.
Ce Dieu de la foi n'est pas le "Dieu" des philosophes. Ceux-ci posent l'être suprême comme un postulat exigé par une pensée du type rationaliste pour se donner raison du réel. Ils n'ont pas été conduits à ce postulat par la confrontation que chacun a faite personnellement avec ce qu'il est en lui-même. Ils n'ont pas été amenés à affirmer l'existence de Dieu du mouvement même qui leur permet de s'atteindre chacun dans sa propre existence. Cet être suprême, exigé par les structures de leur intelligence, leur est radicalement étranger, comme ils sont radicalement étrangers à eux-mêmes lorsqu'ils se considèrent seulement objectivement du dehors, d'une façon générale, ainsi qu'ils peuvent le faire d'un homme quelconque."
Marcel Légaut.
" La prise de conscience de l'action de Dieu en soi est incompatible avec une observation psychologique systématique.
Ce n'est que par des prises de conscience progressives, soumises aux rythmes
de sa vie intellectuelle et religieuse, que l'homme entrevoit de loin l'action de Dieu en
lui. Ces intuitions successives ne sont nullement coordonnées entre elles. Elles ne
fournissent pas des connaissances proprement dites. Elles demeurent en chacun le temps
qu'il sait les conserver vives. Elles sont inintelligibles pour ceux qu'elles ne visitent
pas. A ces derniers nul ne peut en parler utilement [...]
Le croyant constate qu'il ne peut pas mettre une distance entre lui et l'action
de Dieu sans faire obstacle à celle-ci; les états intérieurs
qui dépassent ce qu'il vit ordinairement ne résistent pas à l'introspection qu'il mène
à leur sujet, quand il se borne au rôle de spectateur. Sous ce regard, qui
veille à garder son autonomie à leur égard pour assurer son objectivité, ils se
dénaturent et s'évanouissent."
Marcel Légaut.
"La totalité que je suis se réduit-elle dans ce que j'en ignore à mon inconscient ? Un inconscient qui me reste inconnu encore aujourd'hui par manque de techniques d'introspection que je serai cependant capable d'acquérir dans l'avenir, ou, d'une autre manière, un inconscient qui me demeurera toujours vigoureusement inaccessible parce que je ne pourrai jamais mettre en oeuvre de façon suffisamment poussée et complète les méthodes convenables. Ou au contraire, est-ce que je suis, par constitution, mystère à moi-même au-delà de cet inconscient dont j'ai hérité et que j'ai cultivé sans le savoir? gisant ainsi dans une ignorance structurale de moi-même, qui cependant ne va pas jusqu'à m'être inconnue. Cette ignorance, totale sans être absolue, est-elle un manque radical dont je n'ai rien à dire, dont je n'ai rien à déduire, qu'il me faut seulement constater? ou au contraire manifeste-t-elle une impuissance de nature qui se propose, si j'accepte de le reconnaître, comme un signe en moi d'un au-delà de moi-même? "
Marcel Légaut
"Est-ce-que tout ce qui en moi n'est pas capable d'être totalement raisonné, [...], est seulement pure subjectivité aléatoire et transitoire ? ou au contraire ne suis-je pas une intériorité insaisissable même par moi, incommunicable a fortiori à tout autre, plongée entièrement dans la subjectivité, soumis aux variations et aux sautes imprévisibles de celle-ci, mais la transcendant et en voie de devenir à travers le temps une unité stable et consistante? Intériorité qui n'est pas rationnellement explicitable, ni même approximativement exprimable, elle ne relève ni directement ni rigoureusement d'aucun critère objectif, elle ne posséde aucune certitude, aucune sécurité venant du dehors, mais elle est assurée seulement sur son propre témoignage. Ce témoignage, j'en suis responsable bien au-delà de ma conscience morale par la totalité de ce que je suis, qu'il intéresse de façon capitale. [...]"
Marcel Légaut.
"Pour entrer vraiment dans la profondeur de son être et adhérer à son existence, il ne suffit pas à l'homme de se voir comme s'il s'agissait d'un autre que lui, de se croire seulement objet dont l'étude relève exclusivement des méthodes scientifiques. Par ce dédoublement artificiel de soi, l'homme fausse dès le commencement toutes les perspectives. Il écarte et se dissimule la difficulté majeure qu'il a de naître à une véritable conscience de soi sans laquelle il s'ignore, ne se connaissant que du dehors. Dans une telle approche de lui-même, non seulement il se mutile mais il se dénature."
Marcel Légaut.
Représentations et intuition...
"C'est à travers soi que le croyant atteint Dieu. C'est aussi seulement à partir de son fond propre qu'il peut entrevoir et exprimer ce qui lui est accessible de Dieu. Tout autre matériau proposé du dehors par un enseignement même bien adapté, utilisé d'une façon symbolique qu'il n'a pas lui-même inventée ou réinventée, lui reste trop fondamentalement étranger, s'y attacherait-il avec ténacité, pour lui permettre autre chose que des constructions intellectuelles ou des représentations sentimentales qui pèsent sur ses intuitions jusqu'à en promouvoir des contre-façons. Cette action tout intime, qui permet à l'homme de tirer de sa propre substance une expression de ce que ses intuitions lui font saisir réellement de Dieu, ressemble à celle qui le rend l'auteur de créations véritables où il imprime de façon inaliénable ce qu'il est. [...]"
Marcel Légaut.
"[...] les contradictions[...], nourrissent de mille manières la question que Dieu pose sans cesse. L'homme ne peut pas répondre à cette question sans être conduit promptement à juger insuffisante sa solution. Lorsqu'il examine celle-ci de plus près, elle lui paraît radicalement fausse en raison des limites de ses perspectives et aussi du sens fatalement inadéquat de sa formulation, si bien que la question rebondit intacte. C'est par un tel écartèlement de l'esprit, inévitable si l'homme reste fidèle à ce qui de lui est très spécialement de Dieu, qu'il approche au plus près du mystère de Dieu. Ces prises de conscience successives et contradictoires conservées relativement présentes en l'homme par sa vitalité spirituelle, le hissent au-dessus de lui-même par le dépassement qu'elles lui imposent, le tendent de façon aveugle hors de son univers mental [...]"
Marcel Légaut.
"Aujourd'hui c'est par fidélité que je suis conduit à une certaine forme de pauvreté qui est pour moi la Béatitude de la pauvreté telle qu'elle est écrite dans l'Ecriture, et que Jésus a vécue de son côté, à sa manière. Jadis j'avais des certitudes qui n'étaient jamais mises en question. Maintenant, grâce à la vie de fidélité que je crois avoir menée, la vie de foi, il y a en moi un esprit critique qui sape ce qu'il y a de trop solide dans les certitudes sur lesquelles j'ai construit ma vie, et qui me rend pauvre dans la mesure précisément où là où il y avait beaucoup de réponses, il y a maintenant des questions qui ne peuvent pas être résolues par ce que je peux actuellement en savoir."
Marcel Légaut.
"L'introspection n'épuise pas l'homme et il faut dépasser l'introspection aimée pour elle-même pour atteindre cette réalité interne qui d'ailleurs se manifeste assez facilement, parce que l'introspection par certain côté s'inscrit dans un instant déterminé... mais il y a une certaine vision globale d'un passé qui ne relève plus tout à fait de l'introspection et qui ne relève plus du tout des sciences humaines en particulier, parce qu'il n'y a que celui qui l'a vécu qui peut en prendre conscience. Les autres, les historiens n'en connaissent que l'écorce. Par conséquent, l'introspection, je pense qu'on peut facilement s'en dégager, à condition de ne pas rester simplement sur le plan superficiel, même si c'est très intérieur, ça reste encore très superficiel."
Marcel Légaut.
"La vie spirituelle, comme toute vie, aspire à se communiquer : c'est son instinct profond. Le besoin de communication mesure son intensité. A certaines heures, le plus solitaire des hommes est poussé à dialoguer intérieurement avec ceux qu'il a connus, avec ceux aussi qui sont censés devoir l'entendre et l'accueillir un jour. Parler et se dire à son Dieu, parler et se dire à ses semblables, sont les deux temps de la respiration spirituelle de l'homme. [...]
Les hommes qui n'ont jamais été, dans leur communication avec les autres, qu'un reflet de leur interlocuteur ; ceux aussi, dont la communication n'a jamais consisté qu'en l'exposition, même intelligente, d'idées générales dont l'esprit seul se nourrit, se sentiront les moins directement menacés par une existence désormais close. Au contraire, l'inventeur de son propre fond, qui dans une exigeante intégrité, par fidélité spirituelle, s'efforce à ne communiquer qu'au niveau du personnel et du vraiment vécu, celui qui témoigne avec son sang, celui-là percevra jusqu'au plus intime de lui-même le gouffre de silence et de solitude qui se creuse peu à peu autour de lui.[...]"
"L'action qui joint l'homme à Dieu et à soi-même à travers tout ce qu'il fait et tout ce qu'il pense, paraît semblable à l'action que en lui-même cet homme offre la possibilité d'exercer à celui qui l'accueille quand entre eux se développe une communication qui dépasse celle que procurent à eux seuls les sens et la raison." [...]
Marcel Légaut.
"Non, il ne suffit pas de mesurer, grâce aux sciences qui en traitent,
les limites singulièrement étroites où s'exerce la liberté de l'homme, sans
l'existence de laquelle d'ailleurs ces sciences, toutes rigoureuses qu'elles sont,
enfermées elles aussi sans recours dans la mécanique d'un univers inéluctablement
bouclé sur lui-même, ne seraient qu'une conséquence sans plus des déterminismes
qu'elles décrivent. Certes, "par la naissance charnelle qui lui est imposée,
l'homme n'est qu'une miette de l'univers, qu'un produit de l'évolution cosmique. Le monde
physique et lui sont d'un seul tenant. La jungle de la forêt vierge se prolonge dans la
jungle de son inconscient. Sa subjectivité est la résultante de tous les déterminismes
internes et externes dont il est le théâtre, de toutes les sédimentations de son
histoire infantile(1)" commencée bien avant sa venue au monde. Elle est une prison
d'autant plus hermétique qu'elle est moins reconnue comme telle. [...].
1. Ce passage est tiré des oeuvres de M. l'abbé Zundel."
"... Il est aussi difficile à l'homme d'assumer avec la légèreté du naturel son animalité sans la briser en rien, que de la spiritualiser. ..."
Marcel Légaut.
Manques fondamentaux et ignorance technique...
"Foi en soi et carence d'être sont toutes deux aussi abruptes, aussi
impératives. Bien qu'elles disparaissent fréquemment au-delà des horizons de l'homme,
il les affirme, assigné par lui-même devant lui-même car elles relèvent de l'essentiel
pour lui... Il le peut quoique tout ce qu'il sait de façon purement scientifique tend à
le détourner et même à l'empécher de faire ce pas ultime dans le vide sur quoi, par
fidélité à ce qu'il est, son intelligence est obligée de se pencher sans voir.
En particulier, l'homme doit se refuser la facilité d'assimiler de tels manques
fondamentaux à ses autres impuissances. Il ne doit pas se borner à affirmer qu'ils
relèvent seulement d'une ignorance technique, dût celle-ci durer encore très longtemps,
ou qu'ils sont les conséquences d'erreurs et de fautes qu'il aurait pu éviter.
[...]"
"Reconnus dans leur caractère singulier, ces manques ne peuvent être que le signe en creux de ce qui naîtra en lui, et sans doute naît déjà insensiblement de lui dans la mesure où il y correspond."
"Son attente ne tire sa force que de l'élan avec lequel elle jaillit des profondeurs d'homme conscient de sa propre réalité intime. Elle reste originalement elle-même, tant qu'il se tient dans le climat recueilli qui en a permis la naissance."
"C'est ainsi que l'homme s'approche à tâtons de la foi en Dieu, pure de toute idéologie et plénière dans sa nudité."
Marcel Légaut.
"[...] cette intelligence que j'ai de moi-même est à l'origine de la présence que je porte en moi de l'autre, en tant qu'il est sujet, comme je suis sujet pour moi-même quand il m'est donné de m'atteindre au niveau de mon existence proprement dite. Cette présence de l'autre, créée à partir de ma propre substance,[...] je ne puis la susciter, mais en temps opportun, quand elle m'est proposée, j'ai à l'accueillir et à la cultiver. Elle a la vitalité de la présence que j'ai de moi-même à moi-même. Sans cette présence de l'autre en moi, puis-je lui être vraiment présent autrement que de façon physique sans le stimuler d'une manière ou d'une autre ? "
Marcel Légaut.
" Entre enfants et parents, il y a plus que les liens du sang. A longueur d'années, ils se sont engendrés les uns les autres, chacun selon sa place et selon ce qu'il est. Ils se sont portés mutuellement, bien que de façon indirecte et d'ordinaire inconsciente, vers ce qui en eux tentait de poindre en vie proprement spirituelle. Il se sont apportés les uns les autres et ils ont reçu les uns des autres plus qu'ils ne peuvent le savoir. Il est des heures, les grandes heures de l'existence, où cela se manifeste clairement : à l'occasion de l'amour naissant, de la fondation du couple, de la naissance de l'enfant..,au moment de la mort, à ses approches immédiates et déjà à ses annonces lointaines pour celui qu'elle concerne et pour ceux dont il est aimé."
Marcel Légaut.
Les textes de Marcel Légaut sur cette page présentent une anthropologie questionnant la médecine et les sciences humaines qui répondent volontiers au souci de soi que l'individualisme contemporain facilite:
Deux sites sont ici proposés pour aider une recherche personnelle,
Le souci de soi |
Perdre sa vie pour la trouver
numéro 188 de CHRISTUS :
Le souci de soi est l'un des traits majeurs de l'individualisme contemporain, qui
laisse à chacun la tâche de se réaliser. Cet individualisme s'affirme dans tous les
domaines par la dissolution des liens d'appartenance et la revendication d'une libre
autonomie. Mais l'individu qui se protège des emprises collectives se trouve par là
même confronté à l'élaboration difficile de son identité. Et, pour mériter la
reconnaissance sociale, il est mis en demeure de développer toujours davantage son
« potentiel humain ». Le but de ce numéro est d'évaluer les répercussions
spirituelles de cet individualisme, à travers ses valeurs et ses limites, pour montrer la
juste compréhension d'un souci de soi vécu selon les valeurs et les exigences de
l'Evangile.
Aujourd'hui, en effet, la notion de personne, telle que l'entend la tradition chrétienne,
semble perdre de sa pertinence. Le souci de soi produit, au plan de la conscience
religieuse, une sorte de renversement copernicien, qui conduit l'individu à donner sens
à sa vie en utilisant les religions comme des réservoirs de symboles et de pratiques où
il choisit ce qui lui convient, au risque d'instrumentaliser la « spiritualité » au
profit d'un certain culte du moi.
Les chrétiens eux-mêmes, abusés hier par un faux esprit d'abandon qui leur a fait
négliger la tâche de la croissance humaine, semblent parfois habités par cette
inquiète attention à soi qui privilégie l'épanouissement personnel. Le moi, hier
haïssable, est aujourd'hui aimable, au nom même du commandement de l'amour : « Tu
aimeras ton prochain comme toi-même » ! L'amour de soi, dont saint Augustin disait qu'il
peut croître jusqu'au mépris de Dieu, est maintenant considéré comme le préalable à
tout amour authentique. D'où la nécessité de mieux saisir l'articulation d'un juste «
amour de soi » et de la nécessaire « sortie de soi ».
L'individualisme, tout bien pesé et malgré son risque de bricolage spirituel, peut
devenir une chance pour mieux souligner la singularité de la personne : si chacun est
unique, c'est parce qu'il est appelé par son nom et qu'il n'existe qu'au sein d'une
relation d'amour. Comme l'affirme le Concile : « La personne humaine est la seule
réalité créée que Dieu a voulu pour elle-même. » Et si chacun doit se soucier de
soi, c'est justement parce qu'il est donné à lui-même par la grâce d'un autre, comme
un précieux talent qu'il a charge de faire fructifier en action de grâce et pour des
fins qui le dépassent.
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Révision : 18 janvier 2006.